L’obsolescence programmée

L’obsolescence programmée, une tendance qui met en rage les consommateurs. Les produits high-tech n’y échappent pas. Les pannes de smartphones et tablettes seraient planifiées par les fabricants pour inciter à leur renouvellement. Existe t-il des solutions pour y faire face ?

Présentation du fléau

Si les produits sortis sur le marché semblent de plus en plus innovants, impossible de compter sur leur longévité. En effet, les fabricants n’hésitent pas à limiter volontairement la durée de vie des produits pour accroître la demande du consommateur. Un phénomène qui a de terribles conséquences sur l’environnement, mais aussi sur notre porte monnaie.

L’obsolescence programmée est un symptôme de notre société d’hyper consommation,. Les consommateurs sont en quête fréquemment du dernier smartphone en date, dont l’esthétique les laisse rêveurs. Ne vous cachez pas, nous vous connaissons bien. Pas étonnant donc que la périodicité de renouvellement d’un téléphone mobile soit fixée à seulement vingt mois. Mais si nous avons notre part de responsabilité dans cet engrenage malsain, l’obsolescence programmée résulte surtout des stratégies des fabricants en quête de bénéfices.

L’obsolescence technologique

De plus en plus conscients d’être les victimes de l’obsolescence programmée, les consommateurs ouvrent les yeux sur cette pratique particulièrement fructueuse pour les fabricants. L’obsolescence technologique est la plus connue de toutes. Elle consiste à limiter, exprès, la durée de vie d’un appareil. En d’autres termes, on fait tout pour que la machine résiste le moins longtemps possible. Ceci est particulièrement notable pour les machines à laver, connues pour fonctionner jusqu’à 2000 à 2500 cycles maximum. Les ampoules sont aussi un très bon exemple. Elles ne dépassent pas plus de 1000 heures de fonctionnalité aujourd’hui.

L’obsolescence indirecte

Cette forme d’obsolescence est d’ailleurs complétée par l’obsolescence indirecte, qui vise à empêcher la réparation d’un produit avec des accessoires associés qui ne seraient plus disponibles dans le commerce, type batterie ou chargeur. À noter également que les récents gadgets technologiques sont dorénavant conçus pour ne pas être démontés. Il est par exemple impossible de modifier les composants de l’iPad pour rendre sa durée de vie plus performante.

L’obsolescence par incompatibilité

pannes de smartphones et tablettes : jusqu’où ira t-on dans l’obsolescence programmée ?

L’obsolescence programmée est une menace pour l’environnement

Quelques astuces

Vous pouvez très bien déjouer le jeu des constructeurs. Afin de donner quelques mois de vie supplémentaires à votre téléphone, il y a plusieurs astuces.

Si vous voulez profiter de la dernière version « Android » ou de la dernière « fonctionnalité », vous n’êtes pas obligé d’attendre que le constructeur ou l’opérateur s’en charge. En cherchant sur les forums, des milliers d’utilisateurs mettent les mains dans le cambouis. Il faut s’y connaître un « petit peu », néanmoins cela devrait donner un coup de fouet à votre appareil Android.

Côté « matériel », la plupart des pannes concerne la batterie du téléphone. Rassurez-vous, si votre téléphone est commun, vous n’aurez aucune difficulté à mettre la main sur une nouvelle batterie. Soyez attentifs à la provenance de cette batterie. D’autres « pannes » concernent l’écran ou des éléments internes aux appareils. Le site iFixit a démonté une grosse partie des téléphones disponibles en magasins, ce site peut donc vous donner de précieuses informations. Par exemple, le niveau de « réparabilité ».

Des marchands en ligne permettent de se procurer certains éléments (écrans, cartes mère), malheureusement les téléphones sont souvent très difficiles à « opérer ». Il est donc conseillé  de se tourner vers un spécialiste, sans oublier de lui demander un devis au préalable.

Enfin, si la « cause » de votre appareil est irrécupérable, de nombreux sites vous proposent de racheter votre appareil afin de le recycler ou de le revendre en pièces détachées.

La domotique, Androïd à la maison

La porte de votre domicile s’ouvre seule, sans votre intervention, l’écran de la télévision s’allume et joue le message vidéo laissé par votre moitié vous parlant de sa journée, l’eau commence à couler dans le bain moussant qui vous accueillera bientôt… Bienvenue dans le monde de la domotique qui s’apprête, grâce à Google et à ses partenaires, à transformer votre domicile ! Et tout ça, on le doit à Android. 

Android sur votre TV

Vous connaissez maintenant bien Android parce que vous l’utilisez tous les jours sur votre smartphone ou votre tablette. Android est devenu, au fil des années, votre moyen de prédilection pour utiliser un appareil mobile : téléphoner, jouer, écouter de la musique, lire les actualités… bref, le système de Google contribue déjà grandement à votre confort quotidien. Pour vous Android, c’est aussi une icône, un petit robot vert, que l’on nomme « Bugdroid » ou « Andy » pour les intimes. Pour vous Android, c’est tout ça et ce n’est déjà pas si mal.

Du petit au grand écran

Cela dit, saviez-vous que, depuis deux ans déjà, Android est embarqué sur d’autres appareils ? Le système de Google a sauté le pas du petit au grand écran et on trouve maintenant des télévisions et des boîtiers multimédias connectés propulsés par Android. Ce que l’on va appeler dans le jargon des « STB », pour « set-top box », désigne un boîtier ajoutant des fonctionnalités à votre téléviseur. On trouve par exemple, dans cette grande catégorie, les « boxs multimédia » prêtées par votre fournisseur d’accès à Internet, non seulement pour vous connecter, mais aussi pour regarder la télévision, utiliser des services de vidéo à la demande ou gérer votre installation multimédia.

Pour acquérir ces box connectées chez vous, il faudra attendre la fin de l’année pour pouvoir avoir ce type de produit de manière officielle. Cette dernière précision n’est pas superficielle, car en attendant, si vous souhaitez absolument goûter au plaisir d’Android sur un – très – grand écran, vous pouvez déjà trouver des boîtiers non certifiés par Google, qui sont produits bien souvent par des constructeurs asiatiques.

Histoire de se faire une place sur ce marché juteux et en pleine expansion, Google a aussi présenté lors de la dernière Google I/O 2012 sa STB maison, : la Nexus Q. Cette « boule » multimédia permettait de communiquer avec un ensemble hi-fi et un téléviseur depuis votre smartphone ou votre tablette. Intégralement construit par le géant de Mountain View et fonctionnant sous Android, ce petit boitier arrondi était le premier produit domotique commercialisé par Google – mais sûrement pas le dernier, tant les possibilités sont nombreuses. Malheureusement, du fait de son manque de fonctionnalités et de son prix, Google a préféré retirer le produit  en remboursant les personnes l’ayant acheté.

Nexus Q

Nexus Q

La domotique Android pour toute la maison

Evidemment, la domotique n’est pas seulement liée à votre télévision, on ne parlerait pas de futur si c’était le cas : imaginez un instant que vous puissiez vous retrouver dans un univers qui, il y a quelques années, aurait été décrit comme de la science-fiction.

Tenez, vous voulez par exemple que la porte de votre garage s’ouvre toute seule à votre approche ? Que vos ampoules s’adaptent à la luminosité ambiante ? Que le programme couleur de votre machine à laver se lance à distance via votre smartphone ?

Oui, c’est possible et les études sur la maison de demain fleurissent en ce moment : votre  sweet home sera sans contact, automatisé et écologique ou ne sera pas. La domotique est un domaine en plein développement depuis une dizaine d’années, mais sa mise en place est souvent complexe, car les technologies sont multiples et coûteuses. Autant le dire tout de suite, pour le moment, la maison intelligente, ce n’est pas pour tout le monde.

C’est là qu’Android entre en jeu et pourrait changer la donne, pour vous bien sûr, mais également pour les entreprises qui créent les solutions de domotique. L’utilisation d’un système simplifié et normalisé quel que soit le matériel employé rendrait la conception des systèmes plus simple et la production moins chère.

Android@home

Depuis 2010, Google a dans ses cartons un projet bien nommé Android@Home dont le but est de fournir un environnement de développement complet pensé pour la domotique et basé sur Android. Des démonstrations d’un projet nommé Tungsten ont d’ailleurs eu lieu lors des précédents Google I/O: il s’agissait de contrôler la luminosité d’une ampoule depuis un smartphone Android. Simple, mais efficace: imaginez une ampoule de ce genre dans votre salon et vous n’aurez plus à vous lever pour ajuster son intensité selon votre humeur.

Micro-onde sous Android

Lors des différents salons dédiés aux nouvelles technologies (IFA, CES, etc.), différents produits électroménagers, équipés d’Android avaient été dévoilés par plusieurs constructeurs. Les nouveaux usages allaient de la minuterie du four micro-onde qui vous prévenait de son échéance sur votre smartphone au programme de la machine à laver contrôlable à distance en passant par le réfrigérateur capable de vous donner une recette en fonction de son contenu ou de faire votre prochaine liste de courses… Fort de ces expériences préliminaires, Panasonic, par exemple, vient d’annoncer la commercialisation prochaine d’une gamme de machines à laver communicantes basées sur Android.

Un lave-linge Panasonic géré par votre smartphone Pour tout programmé et ne plus faire d’impairs : la domotique au service de votre intérieur ménager.

Mais pas seulement Panasonic, LG Electronics également. Le dernier salon CES 2013 a montré que la tendance « sans contact » va bien au-delà des cartes de crédits, avec par exemple, la gamme 2013 des appareils ménagers « intelligents » LG munie de puces NFC. En touchant simplement la puce avec son smartphone, celui-ci devient une télécommande pour gérer l’interface du frigo, de l’aspirateur ou du lave-linge. Le lien entre les deux appareils est gardé grâce au Bluetooth ou au wi-fi, mais la connexion initiale est bien due à la technologie NFC.

Finalement, si le petit robot vert est donc déjà en train de s’immiscer chez vous du côté de votre installation multimédia, sa véritable victoire sera la conquête de l’électroménager et de l’électronique grand public. La domotique est donc la prochaine cible d’Android, que cela passe par Google ou des constructeurs tiers, même si aujourd’hui, seuls les systèmes liés à la télévision sont une réalité commerciale. Le projet Android@ Home, lui, est loin d’être finalisé même si Google communique beaucoup à son sujet. Comme Android a déjà changé le paysage de la mobilité avec succès, nous restons persuadés que ces solutions pourraient ouvrir une nouvelle ère et modifier la façon dont nous concevons – et percevons – nos logements.

Android : un système générique ?

La domotique existe depuis plusieurs années et son utilisation est de plus en plus fréquente dans nos habitations : Android n’a pas la prétention de révolutionner le secteur – du moins pas pour le moment – cependant c’est la première fois qu’un système informatique utilisé par la domotique fonctionne à l’identique sur plusieurs systèmes différents comme des téléphones, des tablettes ou bien encore des machines à laver. Même la technologie Java, aujourd’hui détenue par l’éditeur Oracle  et sa version J2ME, Java To Micro Edition dédiée au matériel embarqué, n’a pas su fournir un système aussi bien intégré et compatible avec une large gamme d’appareils.

Le projet ARA

Le projet Ara est un projet novateur visant à introduire la personnalisation et la modularité pour le marché des smartphones. Plutôt que les modèles actuels de téléphones hautement intégrés que nous avons, le projet Ara permet de mélanger et d’assortir des composants, de sorte que vous n’aurez plus besoin d’acheter un nouveau téléphone lorsque votre écran se brisera ou si vous voulez un plus grand espace de stockage interne.

Comme déjà évoqué, le Project Ara est un des projets développés au sein du Advanced Technology and Projects (ATAP), anciennement dans le giron de Motorola Mobility. Pour rappel, ce projet ambitieux a pour objectif de créer une plate-forme open-source pour smartphone. Sur une base appelée « endo »squelette, il sera possible d’ajouter des modules avec un système d’aimants. Ces modules pourront être un appareil photo, une batterie, un capteur, de la mémoire… afin de pouvoir personnaliser complètement son smartphone.

Quand est-ce que le premier smartphone Ara sera commercialisé ? Google prévoit de le commercialiser en 2015. Un place de marché permettra d’acheter ces « modules », de les échanger et différents outils faciliteront l’accès à cette technologie.

Quel sera le prix du smartphone Ara ? Google espère pouvoir concevoir un smartphone « entrée de gamme » pour 50 dollars (environ 35 euros). Le téléphone haut de gamme devrait coûter environ 500 dollars (370 euros). Il s’agit d’un coût de fabrication, il faut donc s’attendre à des appareils entre 100 et 700 euros, en fonction des modules choisis.

Quelles seront les tailles des téléphones Ara ? Google a prévu trois tailles différentes d’endosquelette, avec des écrans entre 3 et 6 pouces. Chaque appareil pourra recevoir un nombre de modules différents, tandis que certains modules ne fonctionneront qu’avec le grand « endosquelette ».

Comment fonctionnent les modules ? Les modules se connectent à l’endosquelette grâce à des aimants électro-permanents. L’impulsion magnétique permet d’activer les modules, qui pourront échanger des données jusqu’à 10 Gbs et avec une consommation jusqu’à 5 Watts. Les aimants n’ont pas besoin d’une charge constante pour maintenir une liaison. Les modules peuvent être créés par différents développeurs, grâce au MDK (Module Developers Kit).

Comment acheter des modules ? Google a prévu de lancer une place de marché où il sera possible d’acheter et commercialiser des modules, mais aussi de les échanger.

Les téléphones fonctionneront-ils sous Android ? Oui, Android est l’OS par défaut. Justement, Android devrait évoluer afin de permettre cette modularité. La dernière version, Android 4.4 KitKat, n’a pas été prévue pour être compatible avec un projet de ce type. Début 2015 sera dévoilé une version d’Android conçue pour supporter cette modularité.

Et le premier prototype ? Il a été présenté à la conférence, il ne possède pas d’aimants électro-permanents, mais des clips pour maintenir les modules en place. Le bus d’alimentation est également encore en cours d’élaboration. Il fonctionne grâce à une architecture OMAP (Texas Instrument). Vous remarquerez qu’il a un écran fissuré, « pas grave, il suffit de changer l’écran ».

Quelle est la durée de vie d’un téléphone Ara ? C’est une des problématiques du projet. Les téléphones du Projet Ara sont censés avoir une durée de vie de cinq à six ans – beaucoup plus que votre smartphone actuel. Le téléphone sera « évolutif », ce qui vous permettra de le maintenir à jour en changeant les modules.

Existera t-il un seul design ? Non, chaque module pourra avoir sa propre couleur et sa propre texture. Un module pourra également dépasser « le périmètre du téléphone ». D’ailleurs, un module pourra avoir plusieurs fonctionnalités. L’objectif étant de créer des milliers de combinaisons possibles. Si vous souhaitez un clavier physique, cela sera possible. Deux batteries, également possible. Un zoom optique. Vous pourrez certainement imprimer votre « design » avec de l’impression 3D.  Le Projet Ara travaille avec 3D Systems pour développer un nouveau type d’imprimante 3D qui est capable de réaliser de la production de masse personnalisées pour les modules.

Il sera sûrement possible de télécharger directement les pilotes des modules sur le Google Play. Google a beaucoup insisté sur la facilité d’utilisation de ces modules, afin de pouvoir s’adresser à tous les publics : Ara se veut un projet « intemporel grâce à la personnalisation », flexible, facile d’accès et réparable.

Les défis que doit surmonter ATAP sont redoutables mais surmontables. Depuis l’iPhone, la technologie mobile a migré inexorablement vers l’intégration. L’objectif étant de mettre le maximum de composants sur un seul circuit imprimé (ou même une seule puce). Cette intégration a permis d’économiser de la place, de la batterie, gagner en épaisseur, en coût et en poids. Néanmoins, cette intégration limite la durée de vie et la personnalisation de nos appareils.

Qu’est ce que Google essaye de faire ? Construire une industrie au sein d’une industrie. La firme californienne est obligée de pousser de nouveaux standards et de nouvelles technologies. Par exemple, le standard de communication appelé « UniPro » pour simplifier les communications entre chaque module.

La mission actuelle de l’équipe derrière Ara ? Agréger une masse critique de développeurs de modules pour créer un écosystème viable. Google veut créer un smartphone pour les 7 milliards d’humains, à la fois esthétique et fonctionnel.

Deux ans pour mettre en place un projet extrêmement ambitieux. Le challenge est énorme, il fait rêver.

Les téléphones en marque blanche

Quechua Phone, Qilive, Hi 4G, Ultym 4 : tous ces téléphones possèdent un point commun, ce sont des appareils en marque blanche. Cela signifie que ces téléphones ou tablette affichent une marque différente de celle de leur constructeur réel. En d’autres termes, des constructeurs de téléphones revendent certains de leurs terminaux à des marques qui désirent proposer des appareils mobiles. Auchan, Décathlon, Toy’r’us, mais aussi tous les opérateurs téléphoniques possèdent désormais chacun des téléphones ou des tablettes à leur nom.  Mais quelles marques se cachent derrière ces téléphones ? Et quel est l’intérêt pour les marques et pour les constructeurs d’utiliser des marques blanches ?

Un smartphone pas si cocorico que ça

Un smartphone pas si cocorico que ça

Marque Blanche : mode d’emploi

Prenons un exemple très concret pour illustrer le principe de la marque blanche. Voici le Bouygues Telecom BS 402 vendu « exclusivement » par Bouygues Telecom. Ce téléphone bon marché vendu moins de 120 euros sur la boutique B&You n’a pas été conçu ni construit par Bouygues Telecom. Il s’agit en fait d’un téléphone de la marque chinoise ZTE : le Blade Q Mini. Un terminal d’entrée de gamme au rapport qualité-prix très convenable et surtout désimlocké dès l’achat. Aujourd’hui, on ne retrouve pas moins de cinq téléphones en marque blanche dans la boutique en ligne de Bouygues Telecom, à des prix s’échelonnant de 119 à 229 euros.

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Le ZTE Blade Q Mini ou BS 402. On ne retrouve aucune mention de la marque chinoise sur le téléphone.

Ces téléphones et tablettes en marques blanches ont tous les mêmes points communs quelle que soit la marque. Il s’agit toujours de téléphones chinois d’entrée de gamme qui ne possèdent presque jamais de surcouche logicielle. Tout juste disposent-ils de quelques applications « maison » installées par les marques, mais jamais rien de vraiment intrusif. Ces téléphones en marque blanche sont apparus assez récemment. S’ils étaient déjà présents sur le marché, ils ont proliféré quelques mois après l’arrivée de Free sur le marché des opérateurs mobiles. Ce n’est pas évidemment pas une coïncidence.

Quand Free Mobile est arrivé sur le marché des opérateurs, le prix des appels téléphoniques a drastiquement baissé. Cette baisse de prix a eu énormément de répercussions sur notre façon de consommer les téléphones portables. Non seulement les forfaits sans engagements se sont démocratisés, mais surtout l’achat d’un téléphone portable était enfin devenu possible sans passer par un forfait à plus de 35 euros par mois. L’open market, puisque c’est le nom donné à ce marché de téléphones nus et non subventionnés par des forfaits, était né. Il a permis à de nombreux revendeurs grand public d’entrer dans la danse.

Qui fait quoi ?

Ces revendeurs, ce sont des marques bien connues du grand public. Auchan, Carrefour, Toy’r’us, Decathlon mais aussi Orange, Bouygues Telecom ou SFR y vont tous de leur tablette ou téléphone maison. Nous avons fait le tour de leurs offres et tenté de savoir à quelle marques de constructeurs correspondaient leur téléphone. Trois gros acteurs chinois se partagent le marché : Huawei, ZTE et Alcatel One Touch.

Marque blanche Nom du modèle Marque réelle Prix vendus par les marques Prix vendus par les constructeurs Taille de l’écran Compatibilité réseau
Bouygues Telecom Bs 402 noir ZTE Blade Q Mini 119 € Introuvable 4 pouces 3G+
Bouygues Telecom Bs 451 noir Mobiwire Auriga 139 € Introuvable ? 4,5 pouces 3G+
Bouygues Telecom Ultym 4 Alcatel one Touch Idol S 229 € 239 € chez Darty
258 € chez CDiscount
179 € chez Free Mobile
5 pouces 4G
Orange Hi 4G ZTE Blade Apex 2 129,90 € chez Orange
119 € chez Sosh
Introuvable 4,5 pouces 4G
Sosh Le mobile Sosh Alcatel one Touch Idol Mini 99 € 159,90 € chez CDiscount
144,90 € chez Materiel.net
4,3 pouces 3G+
Android by SFR Startrail 4 ZTE Blade Q 109,99 € Introuvable 4,5 pouces 3G+
Android by SFR Staraddict III Coolpad 8861U 199,99 € Introuvable 4,5 pouces 4G
Android by SFR StarXtrem ZTE Grand Memo 329,99 € 356,99 € sur Amazon.fr
374,95 € chez Redcoon.fr
5,7 pouces 3G+
Android by SFR StarShine II Micromax ? 79,99 € Introuvable 3,5 pouces 3G+
Android by SFR StarTrail III ?? 129,99 € Introuvable 3,5 pouces 3G+
Android by SFR StarAddict II Plus ZTE Grand X Intel 189,99 € Introuvable 4,3 pouces 3G+
Quechua Quechua Phone Archos 229,90 € Introuvable 5 pouces 3G+
Auchan Qilive 4 Archos 40 Titanium 98,90 € 99.99 € sur le site officiel d’Archos 4 pouces 3G+
Auchan Qilive 4.5 Archos 45 Titanium 129 € 129,99 € sur le site officiel d’Archos 4,5 pouces 3G+
Auchan Qilive 5 Archos 50 Titanium 149 € 149,99 € sur le site officiel d’Archos 5 pouces 3G+
Auchan Qilive 5.3 Archos 53 Platinum 199 € 195,99 € sur Amazon 5,3 pouces 3G+
Carrefour Smart 5 Hisense HS-U970 179 € 162,77 € sur Amazon 5 pouces 3G+
Boulanger Essentiel B Diamond 2 Coolpad ? 149 € Introuvable 4,3 pouces 3G+
Boulanger Essentiel B Connect 4.7 Coolpad ? 179,90 € Introuvable 4,7 pouces 3G+
Boulanger Essentiel B Connect 5.3 Coolpad ? 199 € Introuvable 5,3 pouces 3G+

Comme vous pouvez le constater dans ce tableau, la grande majorité de ces téléphones sont des appareils d’entrée de gamme dont le prix excède très rarement les 300 euros. À l’exception des quelques terminaux compatibles 4G, tous possèdent des SoC MediaTek et tournent donc tous pratiquement sous Android 4.2.2. Avec la récente décision de MediaTek de supporter Android 4.4.2 KitKat sur ses puces, ils devraient théoriquement pouvoir passer à Android 4.4.2, mais rien ne dit que les opérateurs et les constructeurs réalisent la mise à jour. Il est plus probable que ces téléphones soient remplacés d’ici quelques mois.

On notera également que la majorité de ces téléphones a beau être d’origine chinoise, les téléphones proposés par les opérateurs sont systématiquement doté d’un unique port SIM tandis que les grandes enseignes commerciales ne se gênent pas pour proposer des téléphones double SIM.

Smartphones Qilive

Les téléphones Qilive de Auchan sont fabriqués par Archos. Ce sont aussi des téléphones dotés de deux ports carte SIM.

Le cheval de Troie des constructeurs chinois

Si ces appareils en marques blanches sont présents partout, c’est que tout le monde y trouve son compte. Du côté des constructeurs chinois, les marques blanches sont un excellent moyen de s’inviter sur les marchés occidentaux. Pour une entreprise chinoise dont le chiffre d’affaires se fait majoritairement en Asie, il est compliqué de venir s’imposer sur les marchés européens et américains. Pour beaucoup de raisons.

Le marché est déjà occupé par des constructeurs plus connus et déjà présent sur ces territoires depuis plus longtemps qu’eux. Apple, Samsung, LG, Blackberry et Nokia occupent actuellement plus de 90 % du marché des smartphones. Ces constructeurs, souvent présents depuis plus de dix ans, sont aussi des spécialistes de l’électronique grand public et se sont internationalisés bien plus tôt que ces nouveaux arrivants. Ils connaissent donc bien mieux les marchés occidentaux, que ce soit en termes d’attentes du consommateur, de communication ou de réseau de distribution. Ils ne voient donc pas d’un bon œil de nouveaux arrivant entrer sur le marché et, pire, casser les prix avec des téléphones bon marchés dans un environnement économique déjà très disputé.

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Le Hi 4G de Orange est l’un des rares téléphones 4G a être vendu moins de 150 euros. Il s’agit en fait d’un Blade Apex 2 de ZTE.

De fait, il n’est pas simple pour une entreprise chinoise de s’implanter sur le territoire français. Les distributeurs n’acceptent pas, ou difficilement, de rogner leurs margespour vendre des téléphones chinois parfois équivalent en termes de performance avec ceux des grandes marques. Les normes de sécurités sont très différentes d’un continent à l’autre et les frais de communication (publicité, mise en avant dans les magasins, relation presse) qu’il faudrait engager pour se faire connaître seraient faramineux.

Ces entreprises chinoises ont toutefois un argument de poids à faire valoir : le prix de leurs téléphones. Leurs tarifs sont beaucoup moins élevés que ceux de Samsung, Apple ou Nokia. Ces prix bas, ils ne les proposent pas directement aux consommateurs (même si en fouillant bien sur des sites de e-commerce, il est possible d’acheter directement ces terminaux nus), mais ils les proposent à des marques déjà connues. Non seulement cela leur permet d’écouler des téléphones sur des marchés occidentaux sans avoir à déployer une filiale sur un territoire précis, mais en plus ils peuvent commencer à grignoter des parts de marché sans débourser de sommes folles. La contrepartie, naturellement, c’est que leur marque en propre n’est pas mise en avant. Peu importe, finalement, les marques blanches ne sont qu’un moyen – un cheval de Troie – de grignoter peu à peu des parts de marché. Avec le temps et le développement de l’open market les consommateurs apprendront à repérer leurs téléphones. Le pari n’est pas gagné, mais les firmes chinoises ont le temps.

Rassurer et fidéliser le client

Pour les marques qui utilisent ces téléphones chinois, l’avantage paraît plus évident. Elles proposent à leurs clients des appareils à leurs couleurs. Les bénéfices sont nombreux. D’abord et surtout, le fait de trouver une marque grand public apposée sur un téléphone rassure à la fois le client et le vendeur. C’est la garantie pour le consommateur de se retrouver avec un produit qui présente un rapport qualité/prix convenable, pour ne pas dire supérieur à un autre appareil d’entrée de gamme d’une marque inconnue, et l’assurance de ne pas avoir un mauvais produit dans les mains. Le fait est que si l’on propose à un client classique (entendez par là pas aussi technophile que peut être le lectorat de FrAndroid) deux téléphones chinois identiques mais dont l’un est aux couleurs de Bouygues Telecom et l’autre affichant la marque ZTE, il y a de grandes chances pour que ce client aille plus spontanément vers le téléphone Bouygues. Le lien de confiance entre une marque donnée et son client régulier joue beaucoup, et accentue en plus sur sa fidélité.

L’aspect économique est également à prendre en compte. Lorsque Bouygues Telecom a commencer à déployer la 4G en France, l’opérateur s’est rendu compte qu’il existait peu de téléphones compatibles 4G à des prix abordables. Difficile dans ce cas de la rendre accessible au plus grand nombre alors que l’opérateur débourse des sommes considérables dans son réseau pour offrir une couverture 4G honorable. Bouygues Telecom a alors entamé des discussion avec Alcatel One Touch pour sortir un téléphone 4G bon marché capable de satisfaire des clients qui n’avaient pas les moyens de se payer un appareil à plus de 400 euros. Dans les faits, ils ont simplement rebrandé le Alcatel One Touch Idol S et l’ont renommé Ultym 4. Résultat : un téléphone 4G tout à fait convenable à moins de 230 euros. Certes, il tourne sous Android 4.2.2, mais il n’existe pratiquement pas d’offres alternatives à ce prix. Orange et SFR ont d’ailleurs eu exactement la même démarche en proposant chacun le Hi 4G (ZTE Blade Apex 2) ou Staraddict III (Coolpad 8861U), tous deux compatibles avec la 4G.

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Le Bouygues Telecom Ultym 4 ou Alcatel one Touche Idol S

Gilles Guillemot, le responsable marketing terminaux de Bouygues Telecom a confirmé que Bouygues et les constructeurs chinois travaillent désormais en étroite relation. Bouygues Telecom entre en contact avec des constructeurs chinois et leur soumet un cahier des charges précis. Si Bouygues a besoin d’un téléphone avec une technologie particulière (la 4G, par exemple), un prix a ne pas dépasser ou un design précis (pas moins de 4,5 pouces), la société entame des discussions avec les constructeurs 9 ou 12 mois avant la sortie du téléphone et signe un contrat de production 6 mois avant la sortie prévue. Bouygues s’engage alors à prendre un certain nombre de millier de pièces, voire plus en fonction de la durée de l’offre qu’il compte faire avec le téléphone. Généralement, les téléphones en marques blanches sont disponibles en boutique entre 6 mois et 1 an avant d’être remplacés par d’autres téléphones plus récents. Là encore nous parlons de Bouygues Telecom, mais toutes les marques citées plus haut utilisent les mêmes pratiques commerciales.

Et si l’on en croit toujours Gilles Guillemot, ces téléphones se vendent bien. Nous n’avons pas de chiffres précis mais ils représentent aujourd’hui « entre 10 et 30 % de part de marché » européen. Une estimation corroborée plus ou moins par un porte-parole d’Orange qui déclarait au micro de ZDNet l’année dernière que 20 % des téléphones vendus en Europe étaient des terminaux en marque blanche. Un chiffre à nuancer, puisque en Europe les marchés et les économies sont très différentes d’un pays à l’autre. Mais avec la crise économique, il ne fait aucun de doute que ces appareils sont amenés à prospérer. Pour autant, il est peu probable qu’en tant qu’Européens nous ayons tous des téléphones chinois dans les mains d’ici les trois prochaines années. Les marques blanches ne sont finalement (en France tout du moins) qu’un aspect du développement de l’open market. Aujourd’hui, le marché du téléphone nu représente 30 % des ventes de mobiles en France et continue de progresser. Ce qui est sûr, c’est que l’on va de plus en plus acheter des téléphones nus et que cette tendance profitera forcément aux terminaux chinois.